Mes règles et moi #3 Le syndrome des ovaires polykystiques
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie qui apparait généralement au moment des premières règles, mais qui peut aussi survenir plus tard, et causant un dérèglement hormonal. Le SOPK touche environ 8 à 13% des personnes menstruées en âge de procréer1. Les causes du SOPK sont encore inconnues, mais il est possible que les antécédents familiaux soient l’une d’elles.
Un nom qui porte à confusion
Le SOPK a été décrit en 1935 par deux chercheurs, Irving Stein et Michael Leventhal, qui pensaient avoir observé la présence de nombreux kystes dans les ovaires (« polykystiques »). Cependant, il s’est avéré que ce n’étaient pas des kystes, mais des follicules donc le développement n’était pas terminé. Le SOPK porte donc mal son nom !
Symptômes et effets
Très variables d’une personne à l’autre, ils peuvent se manifester très légèrement ou de manière handicapante.
- Anomalies du cycle menstruel : cycles longs (35 à 40 jours) ou absence de règles (aménorrhée)
- Hyperandrogénie : le dérèglement hormonal fait que le corps produit plus d’hormones androgènes, et notamment de testostérone, que la normale. La présence excessive de testostérone entraînement une hyperpilosité (visage et/ou corps), de l’acné qui persiste au-delà de l’adolescence et une perte de cheveux.
- Syndrome métabolique : surpoids, résistance à l’insuline, risque plus élevé de diabète.
À cause de l’anomalie des cycles, le SOPK serait la première cause d’infertilité. Ne pouvant pas avoir de cycles « normaux », ou ayant certains cycles anovulatoires (sans ovule), il est plus difficile de concevoir.
Attention, il ne faut pas confondre infertilité et stérilité ! L’infertilité n’est pas irréversible alors que la stérilité est l’incapacité de concevoir un enfant.
Diagnostic
Le diagnostic du SOPK peut être fait par un.e gynécologue ou un.e endocrinologue (spécialiste des hormones). Il est généralement fait par observation de l’irrégularité des cycles par la personne concernée, un bilan hormonal et parfois une échographie abdomino-pelvienne pour confirmer la présence de nombreux follicules.
Contrairement au SPM ou à l’endométriose, le diagnostic du SOPK est généralement rapide et facile à avoir.
Traitements
Actuellement, les seuls traitements sont symptomatiques ce qui signifie qu’il est possible de soulager les symptômes, mais pas de traiter le SOPK et le faire disparaître.
- Alimentation : L’alimentation joue un rôle très important dans la gestion des symptômes du SOPK notamment à cause de la résistance à l’insuline. Les personnes atteintes de SOPK doivent faire particulièrement attention à leur consommation de sucre et de gras. Tu peux trouver quelques conseils dans cet article. Aussi, certaines plantes consommées en thé, comme la menthe verte (mentha spicata)2, aideraient à diminuer les taux de testostérone.
- Activité sportive : Il est recommandé de faire au moins 2h30 d’activité physique par semaine dans le cadre du SOPK3. Les activités d’endurance et de renforcement musculaire vont permettre d’améliorer la sensibilité à l’insuline et d’aider à réguler les hormones en circulation. Le plus important n’est pas une activité trop intense d’un coup, mais plutôt modérée et régulière.
- Compléments alimentaires : Des compléments alimentaires contenant de l’inositol existent pour aider à réguler les hormones. Attention, il est recommandé de demander l’avis d’un.e professionnel.le de santé avant d’en prendre !
- Traitements hormonaux : Pour réguler les cycles et les hormones, notamment androgènes, une contraception hormonale peut être préconisée. Cependant, s’il faut réguler le cycle afin de pouvoir concevoir, d’autres hormones peuvent être prescrites.
- Laser/épilation définitive : Dans le cas de l’hyperpilosité, tu peux avoir recours au laser ou à l’épilation définitive sur les zones qui te complexent. Il est recommandé de consulter un dermatologue pour ce genre de procédures.
Bien qu’il n’existe pas de traitement pour le SOPK, il est possible d’en minimiser les symptômes notamment avec une bonne hygiène de vie (alimentation et activité physique). Il est aussi conseillé d’être suivi.e régulièrement par des professionnel.les de santé qualifié.es dans ce domaine (gynécologue, endocrinologue, sage-femme, médecin traitant, etc.).
Dans le prochain article, nous traiterons d’une autre maladie qui touche les personnes menstruées et qui est un handicap au quotidien : l’endométriose.